La République des plaques bleues
(Les noms de rues Républicains en Biterrois 1870-1945 un affrontement symbolique)
Une œuvre de Richard Vassakos
Ouvrage broché portant le numéro ISBN 9782490382019, vendu 20 € et classé au rayon « Histoire », publié le 24 septembre 2018 par les éditions Du Mont, large de 150 millimètres pour 210 de haut et comportant 338 pages.
La scène se déroule dans un village du Biterrois en 1940-1941. La préfecture de l’Hérault demande l’enlèvement des plaques de la rue Jean Laurès. Incompréhension et stupéfaction de la municipalité : pourquoi enlever le nom de ce natif du cru, félibre, de surcroît ? En réalité, la cible était le socialiste Jean Jaurès. La quasi homophonie des deux noms avait failli coûter au poète sa place au sein du panthéon municipal. Une telle mésaventure peut paraître cocasse ; en réalité, cette bataille autour des noms de rues, les odonymes, est un aspect de l’affrontement politique et symbolique que se sont livrées droite et gauche sous la IIIe République. Le système d’hommage public urbain ne résulte pas, en effet, d’une coutume pacifi que de baptême. Il est le fruit et l’instrument d’un combat politique, dont les plaques qui fi gurent sur nos murs sont autant de traces. À l’angle des rues du Biterrois, espace emblématique de ce Midi rouge parfois mythifi é et aujourd’hui disparu, c’est un affrontement de trois quarts de siècle qui se livre et qui fera des plaques émaillées, les plaques de la République.
Richard Vassakos, est professeur agrégé, docteur en histoire contemporaine et chercheur associé au laboratoire CRISES. Il enseigne actuellement au Lycée Marc Bloch de Sérignan et au centre du Guesclin de l’université Paul Valéry Montpellier. Ses travaux portent sur les affrontements politiques à travers la toponymie urbaine et la statuaire publique. Après avoir travaillé sur l’enracinement symbolique de la IIIe République, il a orienté son travail sur la Seconde Guerre mondiale et la revanche de Vichy sujet de sa thèse, dirigée par Christian Amalvi.