
« Sur les traces des Dames blanches fait signe et nous interpelle l'incorporel angélique. Parallèlement fait sens également la figure du héros-sauveur au cœur du labyrinthe là où se traduisent en nuées les danses sapientiales. A l'infini, l'orchestique beauté du geste se restitue par petits bataillons entiers à la clé de seigneuries qui ajoutent, face à facette, dans le même temps que s'ordonnance en kaléidoscope la noblesse de l'homme. Humanités chorégraphiques en acte et en puissance : jeu vitaliste-agrément social unique (…)
Toute tendresse, ceci : Justesse, Vérité, Absolu, Sagesse, et… l'amour, la danse, certes, mais, pour la vie.
Valérie Colette-Folliot, Hommage à Wilfride Piollet (2022)
« Les mains sont en relation avec le cœur. Et la première position du vocabulaire classique n'est que le développement de cette relation au cœur. A partir du Romantisme, les bras continuent leur déploiement pour devenir des ailes. Ces deux positions extrêmes, au plus près du cœur et au plus loin vers le ciel, sont les mouvements les plus usités dans le répertoire. Mais quand après avoir volés, les bras se referment sur la poitrine, ils deviennent le geste même de l'embrassement, le geste même de l'amour. Ce geste, qui garde au fond du cœur celui qui le fait vivre et que cela fait vivre, c'est le geste même de la tendresse (…) Les Dames blanches, dans leurs aimantes métamorphoses, sont détachées de la terre, dans la plénitude de leur mouvement, leur vérité, une vérité telle qu'elle est une jouissance que rien ne peut éteindre. Platon ne disait-il pas : ‟De toutes les choses corporelles, ce sont les ailes qui participent le plus à ce qui est divin ” ? ».
Wilfride Piollet (Opéra Bastille, Paris, 1998) Sur les traces des Dames blanches
… « ‟lumière dans le Seigneur”. C'est enfin revêtir l'homme nouveau. La prédilection pour l'inaccessible, en quête d'identité. La figure évolue avec légèreté, sur pointes et en tutu, pour mieux incarner ce dépassement de soi, le désir. Et le corps dansant glorieux se magnifiant, ainsi la cristallisation de la Chair s'opère, faisant suite à la débâcle ».
Valérie Folliot, Introduction aux Dames blanches de Wilfride Piollet (1998)
