Panne sèche - no more gas
Une œuvre de Charles Nordhoff et James Norman Hall
Ouvrage broché portant le numéro ISBN 9782952763141, vendu 22 € et classé au rayon « Littérature », publié le 22 mai 2012 par les éditions Ura, d'un poids de 330 grammes et large de 125 millimètres pour 190 de haut et 24 d'épaisseur.
Traduction Henri Theureau
Loin des zones de turbulences du monde, les îles des Mers du Sud ont toujours donné l'impression de vivre sous le règne de l'insouciance. Nous sommes en 1930 à Tahiti et la famille Tuttle possède le domaine de la vallée de Vaipopo. Leur grande demeure, témoin du passé prospère de l'ancêtre Tuttle, originaire de Nouvelle Angleterre est en ruine. Peu importe, Jonas, ses fils et leurs familles, sa mère, sa sœur n'attachent aucune valeur à l'argent, sinon celui de pouvoir faire la fête et vivre ensemble dans une atmosphère de gaîté musicale. La vallée est prospère. Fruits, légumes, volailles, cochons sont là. Les fils de Jonas sont de bons pêcheurs, lorsque le bateau n'est pas en panne sèche et puis il y a le coq de combat et les emprunts au Docteur Blondin... Mais quand les catastrophes s'enchaînent cela devient très compliqué pour les Tuttle et il faudra un bon coup de chance pour que cette famille irrésistiblement drôle et attachante ne sombre. Panne sèche est un des meilleurs romans de Charles Nordhoff et James Norman Hall. Traduit pour la première fois par Henri Theureau, c'est un voyage dans les années 30 à Tahiti, un récit dépaysant plein de suspense et de surprises.
C'est en combattant avec les Alliés en France pendant la première guerre mondiale que James Norman Hall et Charles Nordhoff se sont rencontrés, pour ensuite devenir un des plus célèbres tandems d'écrivains de l'entre-deux guerres. Ils étaient tous les deux américains, collaboraient tous les deux à la revue « Atlantic Monthly », avaient tous les deux appartenu à d'autres corps d'armée avant de se retrouver pilotes dans l'Escadrille Lafayette. Bien que de tempéraments et d'environnements différents, ils devinrent amis immédiatement; leur amitié se prolongea après la guerre et eut pour résultat la combinaison de leurs talents respectifs dans la rédaction de bestsellers que l'on continue à imprimer plus d'un demi- siècle plus tard : « Les Révoltés de la Bounty », « Dix-neuf hommes contre la mer », « Pitcairn » (la trilogie de la Bounty fut publiée en 1936, la dernière réédition de la traduction française chez Phébus/Libretto date de 2002), « L'Ouragan » (dont Dino de Laurentis a tiré un film en 1979, Hurricane), etc.
Hall est né à Colfax, dans l'Iowa, où il a fait ses études à Grinnell College et obtenu un Ph.D. (l'équivalent d'un doctorat) à l'âge de vingt-trois ans. Nordhoff est né à Londres de parents américains, il a grandi dans le ranch de son père au Mexique, en Basse-Californie, mais c'est à Harvard qu'il a décroché son A.B. (licence de lettres). Ils étaient nés tous les deux en 1887.
En 1920, après la guerre, ils se rendirent à Tahiti où ils décidèrent de s'installer, se marièrent, eurent des enfants et vécurent le reste de leur vie.
Ils collaboraient depuis si longtemps qu'ils se connaissaient parfaitement dans leur façon d'écrire et leur style respectifs. Par souci d'uniformité, chacun avait fait des concessions, de sorte qu'avant même toute correction ou relecture — ils poussaient l'exercice jusqu'à se relire et se corriger mutuellement — il était quasiment impossible de savoir lequel des deux avait écrit telle ou telle page. Ainsi, contrairement à d'autres tandems célèbres où l'on se partageait le travail (l'un fait les recherches, établi le scénario, tandis que l'autre se consacre plutôt à la rédaction elle-même, comme Boileau et Narcejac, ou Erckmann-Chatrian par exemple), Nordhoff et Hall se répartissaient le travail de rédaction par chapitres, après avoir ensemble mis au point le déroulement de l'histoire. Il ne restait plus ensuite qu'à retoucher tel ou tel détail : pour l'essentiel, ils écrivaient exactement de la même façon. Mais il faut dire aussi qu'à cette époque, les normes littéraires étaient beaucoup plus précises que de nos jours. Il s'agissait moins de trouver une écriture originale, voire provocatrice, que de se conformer à une approche classique dont la clarté narrative était la qualité principale, dans la tradition des raconteurs d'histoires anglo-saxons. Ils écrivaient aussi, et publiaient, chacun de leur côté ; mais aucune de leurs œuvres « individuelles » n'eut jamais le succès de ce qu'ils écrivaient ensemble. Ainsi ce « Panne Sèche » (No More Gas) qu'Hollywood choisit de porter à l'écran, comme d'ailleurs cela avait été le cas dès 1935 pour « La Bounty » (avec Clark Gable et Charles Laughton). Mais, pour « Panne Sèche », c'était hélas à une époque peu propice, en 1941, l'année de Pearl Harbour... Le roman, en tout cas, n'a pas une ride. Mieux, il recrée l'ambiance du Tahiti des années 1930 au point qu'il mériterait de figurer sur les rayons Histoire et Sociologie des bibliothèques de Tahiti.
Henri Theureau